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André Manoukian attend avec impatience
le retour de ''Bambi''. Une bande-annonce d'un blockbuster me pète à la figure sur mon écran d'ordi, alors que je m'apprête à envoyer un mail à ma tante, Adrienne. Un montage épileptique d'images-chocs qui feraient passer Carmina Burana pour le générique de Saturnin - vous vous souvenez du petit canard qui chantait dans nos télés - et puis un fond rouge et ces lettres, dans une police de caractères qu'aurait choisie Henri VIII pour envoyer chier le pape: "
This is it !" Qu'on pourrait traduire par "
C'est comme ça", ou "Ben voilà", ou
"Ça va comme ça maintenant", ou "
Na-na-na-na-nè-re, je vous emmerde et toutes les rumeurs dont je suis un des plus gros pourvoyeurs, à mon corps - trafiqué - défendant".
Michael est de retour: "Maillecôle iz baque", dirait Fifi Manoeuvre. Michael est de retour, alléluia! "Michael est de retour et je l'aime toujours", chantait la prophétesse Rika Zaraï, un an avant que les Jackson Five ne se forment. En ces temps de crise où l'humanité cherche un bouc émissaire, le corps supplicié de Michael va s'offrir à nouveau en supplice planétaire.
Les Américains, qui croient en la rédemption, savent finir leurs films, et le plus inepte des blockbusters, sous-tendu par une morale, voit le héros déchu, à la fin du dernier acte, recouvrer ses valeurs. Les nègres blancs finissent mal, en général - J'irai cracher sur vos tombes, de Vernon Sullivan, ou La Tache, de Philip Roth. Obama, le nouvel Elu, va-t-il aider Michael à assumer enfin sa négritude, lui que son père traitait de "gros pif" ?
Lui que les blogs donnaient pour mourant a plutôt bonne mine, vu de Londres. Les mêmes Ray-Ban que Philippe Manoeuvre, la même coiffure que Lio, sous les waoooh! de Sinclair qui ponctuent la présentation du MC de CNN.
Quant à moi, depuis que j'ai appris qu'il auditionnait ses guitaristes en leur demandant d'improviser sur Giant Steps de Coltrane, ben, il a mon oui et quatre bleus du jury "
Maillecôle".
Bon, il va nous faire quoi, cette fois-ci, allez, ne soyons pas bégueules, à l'heure où Live Nation ressuscite, à coups de millions de dollars, les grands groupes dissous - Police, Led Zep, AC/DC -, le Michael peut encore nous mettre une sacrée claque, rien qu'en revisitant ses tubes.
Et puis, c'est le mec qui a réuni Van Halen et Quincy Jones.
La différence entre Stevie Wonder et Michael Jackson? Stevie ne sait pas qu'il a un gros pif. Heureusement.
André Manoukian est musicien, compositeur et jury de La Nouvelle Star sur M6
Source : lejdd.fr / MJJLegacy