La préfecture interdit le spectacle du jeune torero de dix ansPedro Armestre AFP/Archives: Un taureau à Pampelune le 10 juillet 2008 Le préfet des Bouches-du-Rhône, Michel Sappin, a interdit une manifestation prévue samedi soir à Arles à laquelle devait participer un apprenti torero franco-mexicain de 10 ans et demi, Michelito, a annoncé la préfecture dans un communiqué.
Le préfet souligne notamment que ces arènes ne sont pas équipées pour des spectacles de nuit et qu'elles n'ont pas «fait à ce jour l'objet de l'agrément de la commission communale de sécurité».
Il était déjà connu en Amérique latine, le voici au centre d'une polémique en France.L'apprenti torero franco-mexicain, Michelito, 10 ans et demi, devait participer samedi à un spectacle. Une association anti-corrida a argué de l'illégalité de sa prestation au regard du droit du travail français. Le maire de Fontvieille, où l'enfant devait se produire samedi soir, a interdit la compétition «
à titre préventif». La manifestation elle devait finalement se tenir le même jour à Arles dans les arènes de Sonnailler, avaient annoncé les organisateurs.
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PolémiqueLe père de l'enfant, Michel Lagravère, un ancien torero qui a connu son heure de gloire dans les années 1990, s'insurge contre la polémique qui grossit depuis quelques jours autour de son jeune prodige. «Tout cela me choque», affirme celui qui dirige désormais l'école taurine de Merida, dans la province du Yucatan au Mexique. Pour lui, son fils, lorsqu'il se produit en France, ne fait rien de plus que des «becerradas», des corridas pour débutants avec de jeunes veaux sans mise à mort ni banderilles, «comme 300 autres enfants de son âge qui appartiennent aux écoles taurines françaises».
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Code pénal et code civilL'Alliance anticorrida s'est adressée aux autorités «en demandant pour l'enfant l'interdiction de toréer au regard du code pénal et du code civil», auprès des procureurs de plusieurs villes du sud-ouest, comme Mont-de-Marsan et Dax, où il s'est produit ou doit se produire cet été. Une enquête a été ouverte par les gendarmes. En cas de rémunération et de contrat de travail, la prestation du jeune garçon n'est sans doute pas légale au regard du droit français. «
Il n'y a aucun gain financier», se défend le père de Michelito, selon lequel «
son voyage en France a été payé par des aides du Yucatan».
Il reconnaît cependant que lorsqu'il se produit en Amérique latine, le jeune prodige participe à des spectacles avec mise à mort. L'Alliance anti-corrida affirme d'ailleurs qu'il a, depuis l'âge de six ans, tué soixante taureaux et qu'il a été blessé à maintes reprises.