Corée : démonstration de force des Etats-Unis sous haute tension
23 novembre 2010 : La Corée du Nord tire des obus faisant au moins deux morts et 18 blessés sur l'île sud-coréenne de Yeonpyeong, située en Mer Jaune à l'ouest de la péninsule, dans la zone disputée, ce qui a déclenché une riposte armée de Séoul.
Chaque camp fourbit ses armes. Après l'attaque meurtrière d'une île sud-coréenne par l'armée du nord, la Corée du Sud et les Etats-Unis ont procédé dimanche à une démonstration de force aéronavale, en réalisant d'impressionnantes manoeuvres militaires en mer Jaune, volontairement plus importantes que les précédentes.
De son côté, la Corée du Nord, ulcérée par les exercices de ces deux alliés, a déjà promis «une contre-attaque militaire sans pitié» en cas d'intrusion dans ce qu'elle considère comme son espace maritime souverain.
Seule avancée diplomatique : la Chine, unique soutien international du régime nord-coréen, a proposé dimanche une réunion d'urgence. Critiquée pour ne pas avoir condamné le bombardement meurtrier (4 morts) de l'île sud-coréenne de Yeonpyeong, par la Corée du Nord mardi dernier, le régime chinois souhaite réunir début décembre les deux Corées, les Etats-Unis, le Japon, la Russie.
«Des conséquences imprévisibles» selon la Corée du Nord
Pour éviter tout embrasement mondial, le Pentagone a d'ailleurs rappelé que ces opérations «de nature défensive» et prévues de longue date n'étaient «pas dirigées contre la Chine». Le déploiement est pourtant impressionnant : porte-avions nucléaire George Washington, croiseurs et destroyers lance-missiles. Washington a aussi fourni à ses alliés un avion E8 Joint-STARS, qui leur permettra de surveiller «des cibles (potentielles) terrestres de l'armée nord-coréenne», selon un haut responsable gouvernemental sud-coréen. Dans la manoeuvre, la Corée du Sud a engagé de son côté six bâtiments de guerre, dont un destroyer lance-missiles de 7.600 tonnes équipé du système Aegis, deux destroyers de 4.500 tonnes, des frégates et des moyens aériens de lutte contre les sous-marins.
En réaction, la Corée du Nord a immédiatement déployé des missiles sol-air près de sa frontière maritime. Ces missiles antiaériens SA-2 pourraient atteindre des avions de combat sud-coréens qui voleraient trop près de la ligne de démarcation maritime, a assuré une source gouvernementale. Le régime stalinien, qui consacre 30% de son budget à son armée, a mis en garde samedi sur les «conséquences imprévisibles» de ces opérations au large.
Au niveau terrestre, plus d'un million de soldats sont massés de part et d'autre de la frontière qui partage la péninsule coréenne aux alentours du 38e parallèle, ce qui est en fait la zone la plus militarisée du monde. Les Etats-Unis ont toujours maintenu une forte présence militaire (28500 hommes) chez leur allié du Sud.
Les deux Corées sont encore formellement en guerre, puisque la guerre de Corée (1950-1953) s'est conclue sur un accord de cessez-le-feu et non par un traité de paix.
Le Parisien.fr
C'est le début de la fin les amis