Une carte bancaire pour télécharger de la musique...

Comment conquérir et fidéliser une clientèle jeune lorsqu'on est une banque ? En lui proposant des services extrabancaires qui répondent à ses aspirations. C'est ce que s'apprête à faire la Société générale en misant sur la musique. Elle lancera le 26 mai une carte bancaire «comarquée» en partenariat avec Universal Music France. Une première mondiale ! Autorisé en France depuis le 1er octobre dernier, le «comarquage» (ou cobranding) consiste à apposer une marque commerciale sur une carte bancaire classique. Son plus ? Le porteur de la carte bénéficie d'avantages commerciaux.

Baptisée So Music, la nouvelle carte bancaire de la Société générale permettra aux jeunes de télécharger de la musique à partir du catalogue d'Universal et d'avoir accès à toute une panoplie de services liés à la major sur le site somusic.fr. Pour cela, ils devront d'abord souscrire un abonnement annuel (12 euros pour les moins de 30 ans et 24 euros ensuite) en plus de la cotisation de la carte.

Cet abonnement leur fera notamment bénéficier de 50 % de réduction sur les titres achetés à l'unité et de 30 % sur une sélection de CD. Autre atout, ces jeunes seront aussi prioritaires pour effectuer des stages ou avoir accès aux offres d'emploi d'Universal et de ses partenaires. Ils devront cependant payer un supplément pour télécharger de façon illimitée un genre musical précis (2,50 euros par mois) ou avoir accès à toutes les musiques de la major (4,99 euros par mois).

Promouvoir les offres légales
Lancée depuis plusieurs années dans une stratégie de conquête des jeunes, la Société générale espère bien toucher sa cible. La banque et Universal, qui ont signé un partenariat de trois ans, espèrent d'ailleurs vendre environ 100 000 cartes par an. La banque de la Défense cherche aussi à se démarquer sur le marché des cartes bancaires. Elle lancera la semaine prochaine pas moins de 60 nouvelles cartes (affinitaires, comarquées…).

Universal, pour sa part, poursuit ainsi la transformation de son modèle, alors que le marché du disque a encore baissé de 23,2 % au premier trimestre 2008. «Ce type d'offre est un moyen de promouvoir l'accès à la musique légale, explique Pascal Nègre, président d'Universal Music France, qui tire 13 % de son chiffre d'affaires du numérique. Le marché de la musique numérique est jeune. En attendant que le marché se structure, nous devons, en tant que leader, être novateur.»

En quête de nouvelles sources de revenus, le numéro un mondial de la musique a ainsi conclu des accords dans la téléphonie, avec Bouygues Telecom et le lancement d'Universal Music Mobile, ainsi que sur Internet, avec le fournisseur d'accès Neuf Cegetel et son offre de téléchargement de musique illimité, où le catalogue intégral est proposé au même prix qu'avec So Music. «Cette offre va répondre à de nombreuses attentes», conclut Pascal Nègre. Elle doit être lancée prochainement en Belgique, mais avec un autre partenaire financier.